Discours introductif de Martine Berthet – Journée mondiale de la douleur – Aflar

Retrouvez ci-après le discours d’introduction de Martine Berthet, à l’occasion de la table ronde sur la douleur, organisée avec l’AFLAR:

« Madame la Ministre, Madame la Vice-Présidente du Sénat

Madame la Présidente de l’AFLAR, Mesdames et Messieurs,

Dans un domaine qui me tient particulièrement à cœur, je suis heureuse d’avoir l’opportunité de vous retrouver, à l’occasion de la journée mondiale de la douleur, pour profiter d’un temps de réflexion collectif sur ce sujet de société. A ce titre, je tiens à remercier l’AFLAR et en particulier sa présidente Françoise Alliot-Launois, pour l’organisation de ce temps d’échange précieux, ici au Sénat.

En tant que parlementaire, le nombre de concitoyens qui font face dans leurs quotidiens à ce type de situations m’interpelle : plus de 12 millions de Français souffrent de douleur chronique c’est-à-dire une douleur persistante ou se reproduisant pendant plus de 3 mois. Derrière ce chiffre clef, je perçois bien sûr toutes les conséquences sur la santé de ces personnes, leur quotidien et les questions de leur traitement. A titre d’exemple, chaque année un patient souffrant de douleurs chroniques dépensent en moyenne 580€ rien que pour les traitements médicaux et près de 950 € pour des examens complémentaires. De plus,  la prépondérance des femmes souffrant de douleurs chroniques ainsi que de certaines catégories socio-professionnelles demandent des réponses spécifiques dans la construction de nos politiques publiques.

Également, dans cette optique, la prise en compte des conséquences plus globales des douleurs chroniques sur la santé mentale des patients, allant de l’altération de la qualité de vie à l’anxiété jusqu’à la dépression, est également un aspect fondamental de la question. Je n’oublie pas, par ailleurs, les proches qui apprennent aussi aux côtés de leurs familles et amis à appréhender au mieux ce phénomène.

Ces constats et les défis qu’ils représentent – accompagnement, prévention, création d’un parcours de soin spécifique – j’ai pu les observer moi-même, pendant plus de 30 ans, derrière le comptoir de ma pharmacie. Sur le sujet de la prévention, j’ai pu déposer dans le passé un amendement pour le dépistage systématique de l’ostéoporose chez la femme, point qui me parait important. J’ai également été sensible en arrivant au Sénat de trouver, notamment grâce au dynamisme de nos présidents de commissions des affaires sociales successifs, une réelle réflexion autour de ces problématiques illustrée par l’organisation d’une table ronde sur le sujet en juin dernier pour trouver des solutions adaptées au plus près de la vie des patients ce qui implique une dimension territoriale forte.

Tout ceci permet au Sénat, d’être, je le pense Madame la Ministre, un acteur de co-construction qui fait avancer le débat notamment grâce à l’écoute des personnes en première ligne sur cette problématique. C’est ainsi en accord parfait avec cette ligne de conduite, que je cède la parole aux personnes plus expertes que moi et auprès de qui je serai très heureuse de m’enrichir grâce à vos témoignages, retours d’expérience et propositions à l’occasion des différentes table-ronde. »