Martine Berthet cosigne une tribune Le Point en faveur du droit des femmes.

Tribune en faveur du droit des femmes.

Depuis un siècle, la condition féminine a connu des avancées déterminantes qui permettent aux femmes de France de mener aujourd’hui des vies bien différentes de celles de leurs aînées. S’il demeure tant à accomplir encore, nous pouvons être légitimement fiers de tout ce qui a déjà été accompli.

Sur ce long chemin de la libération des femmes, notre famille politique a toujours assumé sa part de responsabilité et de progrès. N’oublions pas, tout d’abord, que c’est le Général de Gaulle qui, brisant les réticences accumulées sous la Troisième République, permit aux femmes d’obtenir le droit de vote, en 1944.

N’oublions pas la loi Veil autorisant l’IVG, si courageusement portée par Simone Veil, sous l’autorité du Président Giscard d’Estaing et du Premier ministre Jacques Chirac.

N’oublions pas non plus la loi Neuwirth, sur la contraception, la loi de 2010, instaurant l’ordonnance de protection pour les victimes de violences conjugales, ou la loi Copé- Zimmerman, fixant des quotas de femmes au sein des conseils d’administration.

Et n’oublions pas que c’est encore la droite qui, en 1965, sous le gouvernement Pompidou, a permis aux femmes de jouir de la liberté de leur travail et des fruits de celui-ci.

La cause des femmes est de ces combats qui exigent l’unanimité et les avancées obtenues par la droite en sont l’exemple. Elles ont souvent été acquises dans un esprit transpartisan qui souligne l’importance de la cause défendue.

Ce combat doit être poursuivi sans relâche, en France, en Europe et dans le monde.

Il se poursuit face aux inégalités salariales, afin que le travail soit rémunéré à sa juste et seule valeur, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme. En 2023, l’écart salarial était encore de 22,3% en moyenne en France : ce chiffre doit reculer.

Il se poursuit face aux violences conjugales, où nous devons tout mettre en œuvre pour accueillir la parole des victimes et les protéger. Il se poursuit face à toutes les violences sexuelles contre lesquelles nous devons redoubler de fermeté.

Mais il doit aussi se poursuivre face à la principale menace qui pèse aujourd’hui sur les droits des femmes : l’islamisme.

Cette menace n’est pas un fantasme théorique. Elle se déploie aujourd’hui dans nos pays comme elle s’est déployée, hier, dans les pays musulmans, où elle a provoqué un désastre sans précédent pour les droits des femmes.

La Turquie d’Atatürk n’était pas la Turquie d’Erdogan.
L’Afghanistan du roi Mohammed Zaher Shah n’était pas l’Afghanistan des Talibans. La Tunisie de Bourguiba n’était pas la Tunisie de Kaïs Saied. L’Iran du Shah n’était pas l’Iran des mollahs.

En 1934, dix avant la France, les femmes turques obtenaient le droit de vote et, dans les années 1980, vingt ans avant la France, la Tunisie interdisait le port du voile à l’école ou à l’université, avant d’étendre cette interdiction aux agents de l’administration. Parallèlement, dans l’Iran du dernier shah ou dans l’Afghanistan du dernier roi, les femmes étaient libres de se dévoiler, à l’exemple de leurs souveraines, l’impératrice Farah ou la reine Humaira, et l’accès des jeunes filles à l’éducation était profondément libéralisé.

La condition féminine musulmane a ainsi connu d’incontestables décennies de progrès. Certes, limités souvent à une élite, comme bien souvent à l’aube de grands progrès, mais néanmoins réels et culturellement significatifs. Le retour d’un islam intolérant et totalitaire a brisé cette dynamique.

Symbole suprême de ce recul obscurantiste, l’éducation des jeunes filles a dramatiquement reculé dans les pays soumis au règne des islamistes. Depuis le retour des Talibans, en 2021, ce recul est particulièrement spectaculaire en Afghanistan.

Le port du voile et la répression de celles qui s’en émancipent s’intensifie également, tout particulièrement en Iran, où, le 20 septembre dernier, une nouvelle loi est venue renforcer l’appareil répressif, deux ans après la mort de Mahsa Amini, tuée par la police des mœurs pour ne pas avoir porté le hijab.

Nous le disons avec force : l’islamisme est aujourd’hui la principale menace qui pèse sur l’émancipation féminine.

Nous ne cesserons pas le combat que nous avons toujours mené, pour la liberté des femmes.

Nous le devons au regard des valeurs qui sont les nôtres, et qui ont permis plusieurs décennies de progrès de la condition féminine.

En cette journée internationale des droits des femmes, nous formons le vœu qu’une unanimité de diagnostic et d’objectif puisse nous permettre de mener tous les combats nécessaires à poursuivre le grand mouvement de liberté débutée il y a plusieurs décennies.

Sur ce chemin, nous n’abandonnerons aucune femme. »