Séance publique 08/10/2024 – Débat sur la Crise Agricole : loup, statut du chien de troupeaux et indemnisation.

08/10/2024 – Question à la Ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, Mme Annie Genevard, en séance de débat sur la Crise Agricole.

Madame la ministre,

Cela fait plusieurs années maintenant que les éleveurs nous alertent, dans nos départements respectifs, sur l’augmentation de la population lupine et sur les ravages qu’elle cause. Vous le savez, la prédation du loup est un véritable fléau pour le pastoralisme, il faut continuer d’agir en la faveur de nos éleveurs.

Nous avons tous accueilli avec satisfaction la récente décision de l’Union européenne d’abaisser le statut de protection du loup. Toutefois, il reste encore au comité permanent de la Convention de Berne à adopter cette mesure et à la directive « Habitats, faune et flore » d’être amendée en conséquence. Madame la ministre, êtes-vous confiante quant à l’avenir de cette décision au niveau européen, et que mettez-vous en œuvre pour qu’elle aboutisse ?

Les éleveurs attendent aussi d’autres mesures, comme le statut promis du chien de troupeaux. Ce statut faisait l’objet de l’article 16 dans le dernier Projet de loi d’Orientation Agricole. Pouvons-nous espérer une reprise de cet article dans le nouveau projet de loi qui sera déposé prochainement par le Gouvernement ?

Par ailleurs, une expérimentation a été mise en œuvre pour la protection des troupeaux de bovins, ceux-ci ne pouvant faire l’objet de la même protection que les ovins, avec la possibilité de tirs de défense simple lorsque la présence d’un loup est constatée. La demande est forte pour la généralisation de cette solution qui s’avère être très efficace face à l’augmentation significative du nombre bovins prédatés ; plus 30% en valeur absolue, dans mon département de la Savoie, cette année par rapport à 2023, soit près de 110 à la fin septembre. Est-ce une mesure que le gouvernement serait prêt à prendre rapidement ?

Pour conclure, j’aimerais aussi aborder les indemnisations. Vous avez mentionné les compensations pour les pertes directes liées à la prédation du loup, mais qu’en est-il des pertes indirectes ? Celles-ci ne sont pas suffisamment valorisées (2 millions au lieu des 10 millions avérés). De plus, le retard dans le traitement des dossiers aggrave la situation, obligeant les éleveurs à avancer près d’un an de trésorerie, ce qui n’est pas soutenable.

Madame la ministre, je vous remercie de vos réponses.

Visionner l’intervention de Martine Berthet et la réponse de la Ministre de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, Mme Annie Genevard.