Loup et pastoralisme, impacts et besoins.
Le pastoralisme est un mode d’élevage vertueux qui favorise le bien-être animal, permet des productions locales de qualité en viande, fromages et laitages avec de nombreuses AOP et IGP, entretient les paysages mais aussi, ici en Savoie, les pistes de ski.
La prédation par le loup, génératrice d’une énorme pression sur les éleveurs, leurs familles et leurs troupeaux, vient remettre en question toutes ces données positives et bousculer une agriculture et une économie vertueuses.
Pour ces raisons, j’ai toujours défendu nos éleveurs depuis mon élection au Sénat en 2017, au sein des groupes d’études Chasse et Pêche, Pastoralisme, dans la Commission des Affaires Economiques et par de nombreux courriers et interventions en séance, auprès des ministres, à la fois de l’Agriculture et de l’Environnement.
Au-delà des attaques sur les troupeaux d’ovins et de caprins depuis la fin des années 80, le loup, moins farouche car pas chassé s’en prend à présent aux troupeaux de bovins, entraînant plus encore de pertes financières, non ou tardivement compensées, mais aussi de souffrances animales. Ce sont plus de 500 attaques prises en compte sur l’ensemble des troupeaux en 2023 et près de 130 seuls bovins tués sur chacune de ces deux dernières années en Savoie
Les bovins en alpage ne peuvent être protégés comme les ovins ou caprins. Aussi des expérimentations ont été mises en place dans le PNR du Massif des Bauges, comme les tirs de défense simple sans besoin d’attaque préalable. Cette dernière expérimentation semble très efficace. Aussi, je suis intervenue auprès du Gouvernement pour qu’elle soit généralisée dans le cadre du Plan National d’Action 2024-2029.
Si ce nouveau PNA apporte de la simplification dans l’encadrement des tirs de défense, une indemnisation des éleveurs plus adaptée, la prévision d’un véritable statut du chien de troupeau et l’élaboration d’une nouvelle méthode de comptage (point sujet à litiges et très attendu), c’est le souhait de l’Union Européenne de réviser le statut de protection du loup qui apporte le plus d’espoir au monde agricole et aux représentants des communes pastorales. Ce dernier point permettrait en effet, non pas d’éradiquer le loup, bien sûr, ce n’est pas ce qui est demandé, mais d’en contrôler la population.
Pour conclure, ce sujet peut paraître passionnel, diviser autant que rassembler, une réalité s’impose à nous : la multiplication du loup dans tous les territoires menace le pastoralisme, tradition d’élevage ancestrale et bénéfique sur de nombreux plans. Une nouvelle et ambitieuse gestion de l’espèce devient urgente.