Question Ecrite – Prévention et lutte contre l’ostéoporose

Prévention et lutte contre l’ostéoporose

Question n° 07066 adressée à Mme la ministre des solidarités et de la santé
Publiée le 04/10/2018

Mme Martine Berthet attire l’attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la prévention et la lutte contre l’ostéoporose. L’ostéoporose maladie chronique, qui entraîne la perte progressive en qualité et en quantité des os, concerne 3,5 millions de femmes et 1,5 million d’hommes en France et ces chiffres sont en forte augmentation. Les fractures de fragilité, conséquences de l’ostéoporose génèrent de nouvelles fractures (notion de cascade fracturaire) elles-mêmes à l’origine d’un handicap conséquent et pour les fractures les plus sévères d’une surmortalité d’environ 25 % (selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques – DREES -). Dans son « Manifeste pour un plan de santé publique contre les fractures liées à l’ostéoporose » publié en octobre 2018, l’AFLAR (Association française de lutte anti-rhumatismale) s’inquiète du désinvestissement de certains médecins et des pouvoirs publics dans la prévention et la prise en charge de la maladie. Pour preuve des chiffres inquiétants : entre 2011 et 2013, le nombre de prescriptions d’ostéodensitométrie, examen permettant de diagnostiquer l’ostéoporose, a diminué de 6 % et, dans le même temps, le nombre de séjours hospitaliers pour fracture de fragilité a augmenté de 10 %. Entre 2014 et 2016, ce sont les prescriptions de traitements spécifiques de l’ostéoporose qui ont diminué de 13 % en France. Ces données ont amené la Caisse nationale d’assurance maladie à alerter en 2015 sur le sous-diagnostic et la sous-prise en charge de l’ostéoporose. En sus des conséquences sur la qualité de vie des patients, en premier lieu desquelles la perte d’autonomie qui frappe 80 % des patients ayant subi une fracture du col du fémur, le fardeau économique pour la France des fractures de fragilité incidentes et antérieures a été estimé à 4,9 milliards d’euros en 2010. Si rien n’est fait, ces chiffres ne peuvent que s’aggraver en raison notamment de l’allongement de l’espérance de vie. Alors que la prévention est un des axes stratégiques du Plan national de santé publique, elle lui demande de lui indiquer si le Gouvernement prévoit d’agir de manière résolue pour faire mieux connaître et reconnaître cette affection par les citoyens mais aussi les professionnels de santé, pour développer le dépistage. Elle souhaite savoir également si elle envisage un plan d’action spécifique pour améliorer le parcours de soin des personnes atteintes de fractures ostéoporotiques afin que les premières fractures conduisent à une réelle prise en charge de la fragilité osseuse dans une démarche de prévention de nouvelles fractures.